Gracianne, la brouche...

Livre : le dernier roman de Gracianne Hastoy
Une tignasse blonde en bataille, des yeux bleu transparent, un sourire un rien moqueur et une pile de bouquins au titre un peu bizarre... J.K. Rowling ? Pas tout à fait, mais pas très loin. Gracianne Hastoy en est, la peut-être future Rowling tarbo-basquaise.
Entre la créatrice britannique du jeune personnage le plus célèbre au monde et Gracianne, plusieurs points communs, outre la 'tignasse ébouriffée : le même âge ou presque, un sens aigu de l’écriture, Par amour delà littérature et à présent pour Gracianne, le monde de la sorcellerie. Beaucoup d'imagination aussi, mais bon, dans ce domaine, Rowling reste incontestablement la plus forte :Harry Potter dépasse tout ce que le commun des mortels peut imaginer.
Mais comme chacun sait les Basques n’ont peur de rien et Gracianne Hastoy le prouve. Après son Chêne de Guernica, la voilà partie sur des chemins ni plus faciles ni plus paisibles. Mais toujours au Pays Basque, pays de ses racines. Elle change d'époque aussi : la guerre d'Espagne qu'elle évoquait avec talent et sensibilité dans son Chêne, étant toute proche, pas mal de passions s'étaient déclenchées, le plus souvent totalement injustifiées. Un saut de trois siècles en arrière devrait damer les esprits.
L'histoire débute en 1608, au petit village de Zugarramurdi et tout part d'une dénonciation :il y a des sorcières dans le village. Aussitôt, alléchée par l'odeur de la chair grillée à venir, la Très Sainte Inquisition se précipite et va appliquer les méthodes qu'on lui connaît : courtoisie, douceur, tendresse et questions soft. Assez plaisanté, les inquisiteurs ne rigolaient pas, comme chacun sait Le procès qui aura lieu à Logroño sera retentissant et va attirer d'énormes foules. C'est vrai que voir torturer et griller deux bonnes femmes, c'est toujours très rigolo et ça plaît beaucoup. Un vrai bon spectacle.
Chaque année à Zugarramurdi, petit village du Pays Basque espagnol de 200 habitants près de Dancharia, a lieu la fête des "brujas", des sorcières, au solstice d'été. Et plus personne ne sait très bien d'où vient cette fête traditionnelle, très solidement ancrée. Gracianne Hastoy a eu l'idée de chercher un peu (beaucoup même et en tout cas très passionnément) d'où pouvait venir cet événement. Ce qu'elle a découvert est stupéfiant : "Les 39 premières pages sont romancées. Tout le reste du livre est rigoureusement exact. Je n'ai rien inventé." précise Gracianne. Et pourtant, cette histoire authentique et vécue est un vrai roman. Avec ses méchants évidemment, ses gentils, ses innocents, ses faux coupables et en prime, celui qui doute alors qu'il est du mauvais côté de la barrière et qui va finir par enquêter contre son propre camp, celui de l'Inquisition. Le tout donne un livre :"Le Solstice des Maudites.", une vraie bonne histoire, du genre à vous tenir éveillé une bonne partie de la nuit.
Bah, très bon c'est tout ca, oui. A déguster, comme le patxaran, à la maison et sans modération.

Hélène Dubarry
La nouvelle République des Pyrénées.

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