LE JOURNAL DE BIARRITZ

Entretien avec Gracianne Hastoy, auteur de l'ouvrage sur

André Labarrère à paraître aux éditions Atlantica/Séguier

Gracianne Hastoy et son éditeur, Jacques Darrigrand
Gracianne Hastoy et son éditeur Jacques Darrigrand

Jean-Philippe Ségot: Vous publierez dans quelques semaines un livre sur André Labarrère. Vous qui êtes écrivain, comment qualifieriez-vous cet ouvrage : essai biographique, roman biographique, entretiens-confidences? Gracianne Hastoy : Au départ, ce sont des entretiens transformés en un ro­ man très biographique, dans la mesure où j'espère avoir obtenu de vraies informations sur l'homme caché derrière le politique, André Labarrère. Finalement, c'est un peu l'avantage avec des personnalités ayant eu un par­ cours « étayé », elles ont une vision très « romancée » de leur vie, puisque déjà passée au filtre de la réflexion, de l'expérience, de la vie plus simple­ ment.

J-P S: Que peut apporter comme « plus » dans un essai biographique un auteur par rapport à un journaliste ? Votre ouvrage devra-t-il se lire comme un roman ?

G H. : Mon unique but d'auteur dans cet ouvrage est de rendre la lecture facile et agréable pour un public le plus large possible. Découvre-t-on quelqu'un par un article de presse ? Non.

On obtient un angle de sa pensée, quelque chose de très « temporel ». Ici, l'analyse est celle d'une vie entière, et peut-être d'un avenir... Un journaliste ne s'implique pas. Son devoir est de demeurer le plus objectif possible, sans s'impliquer personnellement ou émotionnellement. Ma démarche envers André Labarrère a été différente. J'ai eu le besoin de plonger dans ses passions, et parfois ses contradictions. J'ai la faiblesse de penser que lui-même sera étonné de sa vie posée dans le miroir d'un livre. Je précise immédiatement qu'il m'a fait confiance au point de ne pas souhaiter relire le manuscrit avant publication, et m'a laissée libre de toute initiative rédactionnelle. Cela montre la « grandeur » du personnage. Je crois, sinon, que sa vie permettait l'adaptation au récit « romancé », à savoir que tous les faits sont véritables, mais ont une dimension telle qu'ils permettent l'adaptation du roman. C'est ce qui rend certaines vies si passionnantes. Une dimension hors normes. En journaliste, je me serais peut- être ennuyée. Là, pas du tout.

J-P S : Votre regard sur André Labarrère est un regard neuf. Vous ne le connaissiez pas avant vos nombreuses rencontres. Vous ne vous êtes adressée qu'à lui. Cette confiance et cette intimité dans vos rencontres vous permettent-elle de dévoiler des aspects jamais explorés de sa personnalité ?

G H. : Je connaissais André Labarrère, comme tout le monde. Ni plus ni moins. C'est un véritable avantage de l'avoir découvert tel que je souhaitais le présenter au public. Différent, humain, peut-être finalement plus simple qu'on ne le pense, a priori. Peut-être plus angoissé aussi. Les gens publics donnent le sentiment d'être insaisissable, c'est faux. J'ai rencontré un être avec des silences, des hésitations, des interrogations. Mais pas forcément là où je les attendais. L'intimité de nos rencontres m'a permis d'accéder à certaines vérités le concernant. Peut-être pas à toutes, mais je l'ai dit dans le livre : il est des jardins secrets que je l'autorise à garder. Il n'a pas été du tout d'accord avec cette affirmation, jurant qu'il m'avait tout dit. Je ne sais pas... C'est un homme habitué aux médias, une partie de son discours est stéréotypé, bien appris. Il faut plusieurs entretiens pour passer le barrage de « son message officiel » et atteindre l'homme vrai. Là, la surprise peut être au rendez-vous. En tout cas, elle l'a été pour moi. J'espère que les lecteurs la ressentiront aussi intensément que j'ai pu la vivre. C'est bouleversant quand un être vous parle sincèrement de ce qu'il croit être, essaie d'être ou qu'il s'exprime sur la mort, sur ses proches. Un peu un privilège, non ?

J-P S : Votre maison d'édition annonce cet ouvrage comme le premier d'une longue série sur des personnages contemporains ou du passé ? Quels sont vos envies et vos projets concernant cette nouvelle collection ?

G H. : En effet, l'ouvrage sur André Labarrère inaugure une nouvelle collection de biographies et de monographies chez Atlantica-Séguier. Des projets et des envies, il y en a beaucoup. Dans les mois à venir, paraîtront des textes sur Antoine d'Abbadie, ou plus surprenant sur la jeune chanteuse Anne Etchegoyen. Et bien d'autres encore... La biographie, c'est un intérêt pour des personnalités prometteuses ou ayant fait leurs preuves. Je crois fort à l'enrichissement qui peut être offert au lecteur. Pour illustrer la phrase disant que « sous l'écorce du moi, il y a le bois du nous », nous avons toujours à apprendre sur nous de ce que nous lisons des autres. Passions, expériences, passés, souffrances, réussites, il y a tout. Dans cette optique, la collection sera passionnante. Enfin, je le crois fort.

 Editions Atlantica-Séguier 

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Modifié le 07 - 11 - 2010
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